Les grands distributeurs élargissent constamment leur gamme végétalienne et rivalisent pour présenter les meilleurs et les tout nouveaux produits sans viande. La dernière offensive publicitaire a été lancée récemment par Coop: le « Planted Chicken ». Ce poulet végétal se compose juste de quatre ingrédients: protéines de pois jaunes, fibres de pois, huile de colza, eau. Le produit a été développé et fabriqué par une startup de l’EPFZ. L’entreprise « Planted » monte en flèche après avoir été financée par un investissement de 7 millions de francs, venant notamment d’une star de la restauration végétarienne, Rolf Hiltl.
Les alternatives à base de plantes sont-elles durables?
Dans le cadre de notre projet CLEVER sur la consommation responsable nous avons fait des recherches: les pois viennent d'Europe et l'huile de colza de Suisse, les distances de transport sont donc relativement courtes. C’est plutôt le processus de transformation qui est crucial en termes d'impact climatique, en particulier l'énergie et les ressources nécessaires pour les machines. Les pois ont besoin de 600 litres d'eau et l'huile de tournesol 7000 litres d'eau par kilo (références waterfootprint). Cela peut paraître beaucoup. En fait, un faible arrosage est nécessaire car les ingrédients sont cultivés dans des zones à pluviométrie relativement élevée. Mais ils ne sont pas issus de méthodes biologiques, ce qui signifie que des pesticides et des engrais synthétiques sont utilisés, ce qui a un impact négatif sur la biodiversité et la santé du sol.
Si vous comparez le poulet végétal avec un poulet conventionnel, le premier s’en sort bien mieux. Car les calories qu’il contient peuvent être utilisées directement par les humains. Une volaille, en revanche, a un taux de conversion alimentaire de 1 à 5 : seule un cinquième des calories fournies à l'animal peut finalement être utilisée par les humains. Selon les indications du fabricant, beaucoup moins de terre et d'eau sont nécessaires pour produire ce substitut végétal. Et la consommation d'énergie est également inférieure (les poulaillers doivent être chauffés et éclairés, par exemple).
Choisir un produit végan, c'est aussi éviter la souffrance animale. En Suisse, les élevages conventionnels sont autorisés à détenir jusqu'à 18’000 poulets dans une même batterie. Ceux-ci sont engraissés jusqu'à 2 kg en 40 jours. Cette alimentation intensive a un impact négatif sur la santé des volailles, ce qui peut conduire à un recours accru aux antibiotiques.
Même si le « Planted Poulet » ne répond pas aux normes biologiques, c'est une alternative durable à la viande de volaille. Donc si vous voulez manger moins de viande pour des raisons écologiques et éthiques, vous pouvez consommer ce produit à la Coop ou dans des restaurants sélectionnés. Et peut-être y aura-t-il bientôt un «poulet végan bio» sur le marché, ce qui serait naturellement souhaitable.
(Text: Anna Schöpfer, Biovision; Bilder: planted foods AG)